Allaitement et reprise du travail

J’ai eu la grande chance de pouvoir concilier allaitement et reprise de mon activité professionnelle. C’est une chance et je pèse mes mots tant les témoignages d’amies ou de proches sur le sujet font froid dans le dos. Clairement, la reprise du travail rime souvent avec arrêt de l’allaitement.
Cet article relate mon expérience personnelle, c’est-à-dire de celle d’une femme qui travaille à domicile. Je suis consultante et travaille de temps à autre dans de toutes petites agences dont les dirigeants ont toujours fait preuve d’une grande humanité à mon égard et surtout à l’égard de mon bébé et de l’importance de l’allaitement maternel.

Parmi toutes les difficultés rencontrées par la femme qui allaite, parlons travail.

Allaitement et dispositions légales

Le congé maternité est de 10 semaines après la naissance pour un premier enfant, 18 semaines si on a déjà deux enfants à charge. Le retour au travail des femmes se fait donc généralement entre 2 mois et demi et quatre mois. Nombreuses sont celles qui cumulent RTT ou congés payés pour prolongé le congé maternité. Bref, dans tous les cas bébé est très jeune lorsque maman retourne travailler. Comment gérer ce retour au travail? Comment ne pas sacrifier son allaitement au profit de son travail?
Vaste sujet.
La loi est pourtant très claire : chaque jeune maman a le droit de disposer d’un local propre dont la porte se ferme pendant une durée d’une heure par jour pour tirer son lait dans les locaux de de l’entreprise. Cette période d’une heure peut être divisée en deux. Elle peut même, selon certaines conventions collectives être rémunérées. Cette disposition légale est valable un an.

Alors concrètement, comment j’ai fait pour concilier les deux?

La première chose à faire est certainement de rester zen et calme. Le stress et les angoisses sont de redoutables freins à la lactation.
La seconde consiste à faire confiance à son bébé. Lorsque la reprise du travail approche les mamans souhaitent habituer leur bébé au biberon, tirer leur lait tous les jours pour faire un stock, etc. Pour moi, cela a été inutile ! Suite à mes deux premiers allaitements j’avais pu constater que mon enfant faisait très bien la différence entre les journées où je le confiais à une nounou et les journées où j’étais là. Tout comme bébé sait faire la différence entre un jour de semaine et un jour de weekend. Les rythmes, les bruits et les comportements des uns et des autres au sein de la familles changent de manière très subtiles. Votre enfant comprend et intègre ces changements et … s’y adapte ! Bébé serait-il beaucoup plus adaptable que ce que nous imaginons? Très certainement.
Lorsque j’ai mis ma troisième fille chez sa nounou j’avais bien entendu tiré un peu de lait (on ne se refait pas !), mais j’avais aussi préparé une purée de légumes, un yaourt et une compote. Les premiers temps, ma fille ne buvait que très peu de son lait. Surement juste assez pour être hydratée. J’avais pourtant acheté tous les types de biberons possibles : biberon Avent, biberon Dodie, Medela biberon Calma… En revanche, elle mangeait bien les purées, les compotes et les yaourts. Je lui donnais le sein juste avant de partir travailler et juste au moment de la récupérer. Bien souvent dans la voiture devant le domicile de l’assistante maternelle !
Ma fille pleurait pas mal, surtout au début, mais rapidement elle a compris que je reviendrai le soir la chercher.
C’est logique finalement, quand je suis là, le sein aussi, donc pas de biberon ou autres tasses et pipettes. Quand je suis au travail, ma fille comprend que je ne suis pas là, elle ne s’attend pas à ce que je lui offre le sein. C’est d’une simplicité déconcertante.
Dans de nombreux pays du monde les bébés sont allaités alors que leurs mamans travaillent, parfois loin de chez elles. Pourtant les bébés continuent à téter. Des petits biberons, des tasses, des verres de lait maternel sont exprimés par maman avant de partir travailler et cela suffit. Beaucoup de bébés, oiseaux de nuit, compensent la nuit et récupèrent ce qu’ils n’ont pas eu le jour. Et contrairement à ce que beaucoup pensent ou disent sans savoir, l’allaitement nocturne ne fatigue pas, ne réveille pas. J’ai dormi 6 mois avec chacun de mes trois enfants sans être gênée par les tétés nocturnes, sans même changer une couche (c’est une autre histoire quand ont se lève la nuit, qu’on allume la lumière, qu’on sort la poudre de lait, l’eau en bouteille etc.).
Passé 6 mois, bébé peut commencé à être diversifié et je dois dire que cette diversification m’a grandement aidée. En effet, la situation est sans doute plus complexe et surtout plus angoissante pour maman quand bébé ne boit que du lait. Finalement je crois que la question du travail des femmes et de l’allaitement vient toucher un point extrêmement sensible chez les mères : la fonction nourricière.

Une question reste en suspens : comment maintenir sa lactation quand on est au travail?

Il n’y a pas 36 solutions, pour maintenir une bonne lactation soit on reste tout le temps avec son enfant et on met bébé au sein à la demande soit, si on travaille, on tire son lait régulièrement dans la journée. C’est le jeu de l’offre et de la demande. Si bébé tète le corps fabrique du lait, si bébé ne tète pas la lactation diminue et peut se tarir.
Forte de ce principe de base (encore une fois très simple et très logique), j’ai tiré mon lait deux fois par jour à l’aide d’un tire-lait électrique de la marque Medela. Tous se valent. Ce qui change c’est le poids et le bruit de la machine (en entreprise cela peut être gênant ! ou drôle !!).
Tous les jours je récupérais donc deux sachets de lait. Sachets de conservation du lait maternel de la marque Avent très pratiques car à usage uniques et stériles ils peuvent être mis directement au congélateur ou au frigo. Ce lait était destiné à ma fille pour le lendemain. Le lait tiré le vendredi était congelé pour être servi le lundi suivant.
Il est désormais temps d’évoquer la crutiale question du tire-lait… manuel, electrique ? Ou tout simplement sans tire lait, c’est-à-dire à la main. Cette question fera l’objet d’un article très prochainement car mon parcours à cet égard est assez étonnant…